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Faire – Regarder le graphisme n° 54 – Le directeur, le graphiste et l'imprimeur : Pontus Hultén et la fabrique du catalogue, 1960-1973

Faire – Regarder le graphisme Pontus Hultén - Faire – Regarder le graphisme n° 54
Centré sur la figure emblématique de Pontus Hultén, ce numéro s'intéresse à la production éditoriale du directeur lors de son mandat au Moderna Museet de Stockholm, de 1960 à 1973.
Directeur et fondateur de multiples institutions, dont le Moderna Museet et le Centre Pompidou, Pontus Hultén a édité des livres tout au long de sa carrière. Dès les années 60, alors qu'il devient directeur du premier musée d'art moderne de Suède, il s'empare pleinement de la question du catalogue d'exposition, allant jusqu'à s'investir dans sa mise en forme.
Malou Messien est graphiste indépendante basée à Paris. Sa pratique de designer et sa passion pour les objets imprimés et de design l'amènent à des formes de collections qu'elle partage sous forme textuelle, conférences ou plateformes de vente en ligne.
Faire – Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au design graphique, qui paraît en librairie au numéro ou sous la forme de recueils de plusieurs numéros. Editée par Empire, la maison d'édition du studio Syndicat, elle s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.

« Les revues critiques dédiées à l'analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd'hui, particulièrement en France mais aussi en Europe. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer souhaitent mener une revue imprimée sur ces pratiques, en agissant avec sept auteurs (Lise Brosseau, Manon Bruet, Thierry Chancogne, Céline Chazalviel, Jérôme Dupeyrat, Catherine Guiral et Étienne Hervy). Ce choix restreint, lié à la volonté de proposer une expérience au sein d'un groupe ayant déjà mené des projets communs, permettra d'inclure des auteurs internationaux la deuxième année. »
Historien d'art et commissaire d'exposition, Pontus Hultén (1924-2006) a contribué à la fondation de plusieurs grands musées à travers le monde, dont Moderna Museet à Stockholm, qu'il dirigea de 1958 à 1973, et le Musée national d'art moderne au Centre Georges Pompidou, dont il fut le premier directeur entre 1973 et 1981. Il a marqué l'histoire et assis la renommée mondiale de ces musées avec des expositions conçues tout à la fois comme des critiques de la société et comme des expériences totales, effaçant les frontières entre l'art et la vie. Certaines expositions présentées au Moderna Museet dans les années 1960 ont fait date : la sculpture monumentale et iconique « Hon » par Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely et Per Olof Ultvedt, devant laquelle la foule se pressait pour entrer dans un vagin géant. L'exposition « Modellen – för ett bättre samhälle » invitait les enfants à explorer et remodeler l'espace muséal, comme une métaphore du changement social. De la même façon, le public pouvait participer à la création d'une partie de l'exposition « Poesin måste göras av alla. Förändra världen! », et appeler un numéro pour exprimer son avis sur la programmation. Afin de rendre l'art accessible à tous et de permettre son intégration dans la vie quotidienne, Pontus Hultén a été parmi les premiers à étendre les horaires d'ouverture du musée. Sa politique tarifaire s'inscrivait aussi dans une volonté d'ouverture et de démocratisation : le catalogue de l'exposition « Andy Warhol » (1968, Moderna Museet) était par exemple vendu à un dollar.
Hultén a façonné l'univers visuel des musées qu'il a dirigés en réunissant artistes, commissaires, graphistes, éditeurs, auteurs et imprimeurs autour de projets audacieux, à contre-courant des conventions. Ces collaborations ont fait voler en éclat les hiérarchies traditionnelles, les rôles s'entremêlant, se réinventant ou disparaissant complètement. Bien qu'il n'ait que rarement conçu ou imprimé lui-même, l'influence de Hultén était perceptible à chaque étape du processus créatif. Parmi ses collaborateurs réguliers figuraient les designers graphiques suédois Hubert Johansson, John Melin & Anders Österlin (M&Ö) et Gösta Svensson, ainsi que, plus tard, des figures internationales comme Jean Widmer et Roman Cieślewicz.
D'après Hultén, chaque objet graphique avait le droit à son propre caractère, son individualité. La forme devait refléter le contenu, mais aussi la personnalité de son concepteur. Elle devait rendre visible l'invisible. L'« aura » de chaque objet naissait d'une relation étroite entre le fond et la forme, où le format s'adaptait au sujet, les matériaux étaient soigneusement choisis pour traduire un message, et l'impression exploitait les techniques les plus avancées du moment. Il s'agissait de repousser sans cesse les limites du possible.
Le fil rouge qui traverse l'héritage de Hultén est celui d'un anarchisme joyeux, ironique, libre, profondément inventif et utopique. Inspiré du dadaïsme, il voyait l'art comme une critique du réel. À travers sa production, il tissait en filigrane un réseau de signes, une constellation de questions défiant les conventions.
Texte de Malou Messien.
Photographies d'Aurélien Mole.
 
2025 (parution prévue au 4e trimestre)
édition bilingue (français / anglais)
21,5 x 29,7 cm (broché)
64 pages (67 ill.)
 
14.00
 
ISBN : 979-10-95991-80-9
EAN : 9791095991809
 
à paraître
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