Pierre Bastien approfondit son exploration de l'« ailleurs », en même temps que de la matérialité du son, grâce aux rouages de son vaste Mecanium, machine-instrument  unique composée d'une section rythmique, d'une section harmonique avec six valves jouant six accords majeurs, d'un violon à clous rotatif, de huit embouchures de flûte rotatives et d'un squelette  de tourne-disque automatisé.
	Après des débuts au hochet comme tout le monde, Pierre Bastien (né en 1953 à Paris) construisit vers dix ans une guitare à deux cordes, à partir des éléments du jeu « Le Petit Physicien ». Vers quinze ans il élabore une première machinerie consistant dans un métronome flanqué à droite d'une cymbale, à gauche d'une poêle à paella. 
Ces expériences enfantines pourront paraître dérisoires, elles le sont à peine comparées à ses premiers actes de musicien adulte, puisqu'il a d'abord l'occasion de jouer du torchon de vaisselle, le maniant comme un fouet pour le faire claquer devant le micro, dans le disque 
 Parallèles de 
Jac Berrocal. De ce disque le public retiendra surtout un titre, 
 Rock'n Roll Station avec Vince Taylor, Berrocal à la bicyclette, et Bastien dans un ostinato d'une note à la contrebasse. 
Malgré ce départ peu conventionnel, et grâce peut-être à la survivance simultanée d'un certain esprit dada chez ses contemporains, Pierre Bastien est alors amené à travailler avec de grands artistes : Dominique Bagouet, 
Pascal Comelade, 
Pierrick Sorin, DJ Low, Robert Wyatt ou Issey Miyake. 
En même temps il a longuement construit et mis au point un orchestre domestique et privé fait de dizaines de robots en Meccano, joueurs d'instruments de musique traditionnels et parfois d'objets usuels. C'est avec ces machines regroupées sous le terme 
Mecanium, et d'autres issues de pratiques voisines, qu'il enregistre ses albums et donne ses concerts.