La série de dessins obsessionnelle de Jim Shaw consacrée à Donald Trump, entre surréalisme américain, culture populaire et critique politique.
Depuis de nombreuses années, à travers des peintures, installations et
dessins issus de ses célèbres « Dream Drawings », il explore les
relations entre l'imaginaire onirique, la pensée complotiste, la culture
de masse et l'histoire politique récente. Son humour noir et son sens du
détournement transforment des images familières – qu'elles soient tirées
de la publicité, de la bande dessinée ou de l'actualité – en visions
critiques et déconcertantes.
Rassemblée avec la complicité de Didier Ottinger, cette série de dessins met en lumière l'obsession de Jim
Shaw pour la figure de Donald Trump.
Didier Ottinger écrit qu'« il y révèle sa “méthode”, le secret de son
art, qui est de rassembler dans un chapeau magique livres et images,
fables et faits historiques, puis d'y plonger la main ou le pinceau, et
d'associer tout ce qu'il en extrait.
Sans hiérarchie ni discrimination, monstrueuse base de données, le
chapeau renferme notre savoir. Pour créer de nouveaux mythes, pour
démêler de vieilles histoires, Jim Shaw retourne le couvre-chef et le
pose sur sa tête. Les fils minuscules qui relient l'art et la politique,
l'histoire et la tragédie, le réel et l'imaginaire inondent son cerveau
comme le feraient les minuscules jets d'eau d'un pommeau de douche à la
grandeur retrouvée, au flux illimité. »
Cette monographie propose un parcours où se croisent l'imaginaire
surréaliste, les obsessions complotistes et les mythes contemporains.
Elle souligne la capacité de Jim Shaw à transformer rêves, fantasmes et
fragments de culture populaire en une fresque critique, à la fois drôle
et inquiétante, de l'Amérique contemporaine.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à la galerie Loevenbruck, Paris, du 28 novembre 2025 au 10 janvier 2026.
Personnalité atypique et iconique du milieu artistique
californien, Jim Shaw (né en 1952 à Midland, Michigan, vit et travaille à Los Angeles) partage avec
Paul McCarthy et
Mike Kelley un même désir de produire une œuvre plastique visant à explorer le côté obscur d'une société américaine conformiste et standardisée. Ses investigations critico-hallucinatoires puisent leur inspiration dans une culture vernaculaire en-deçà des catégories établies par l'histoire de l'art (tableaux d'amateurs récupérés dans des brocantes, objets de cultes populaires, travaux d'étudiants, affiches de films, etc.). Ces objets s'inscrivent dans un réseau de significations multiples qui ne cessent d'affaiblir l'autorité symbolique de l'œuvre d'art et constituent,
par le biais de dispositifs narratifs auxquels le spectateur est invité à prendre part, autant de fragments d'une histoire à la fois personnelle et collective.