Le reprint du livre de Pati Hill de 1979, composé d'images et de textes à travers lesquels l'artiste autodidacte tente de contextualiser et d'expliquer sa méthodologie de travail à Jill Kornblee, sa galeriste new-yorkaise.
Publié à l'occasion de la première expositon posthume de Pati Hill à la Kunstverein München en 2020.
Pati Hill (1921, Ashland, Kentucky - 2014, Sens, France) a laissé derrière elle une production artistique qui s'est étendue sur une soixantaine d'années et qui englobe différentes disciplines. Sans formation artistique, elle a commencé à utiliser la photocopieuse comme un outil artistique au début des années 1970 et a continué à le faire jusqu'à sa mort, explorant ainsi la relation entre l'image et le texte. Elle a par ailleurs publié quatre romans, un mémoire, plusieurs nouvelles, des livres d'artiste et de la poésie. Le dessin est également devenu une partie essentielle de sa pratique.
En utilisant la photocopieuse – une machine stéréotypée liée au travail de secrétariat et donc au travail féminisé – pour représenter des objets quotidiens tels qu'un peigne, un pantalon d'homme soigneusement plié ou un jouet d'enfant, Hill a développé une pratique artistique qui traduisait de manière programmatique le travail domestique invisible en un langage visuel et public. En utilisant cet outil de reproduction, elle a créé un modèle de production artistique qui s'oppose de manière critique à la convention de l'expression individuelle ainsi qu'à la prétendue neutralité des images produites par la technologie.