Une réflexion personnelle de l'artiste et écrivain canadien d'origine libanaise sur la fragmentation, la langue et le lieu.
À la suite de l'une des expéditions archéologiques de Turfan, au début des années 1900, un fragment d'un texte manichéen écrit en ouïghour et en vieux turc est arrivé au Musée des arts asiatiques de Berlin. Provenant de la région septentrionale de la route de la soie (aujourd'hui région ouïgoure du Xinjiang en Chine), ces « feuilles volantes » sont devenues une source d'inspiration pour Rawi Hage.
Hage écrit : « Je suis né près de Byblos, au Liban. L'ancienne ville de Byblos est considérée comme le lieu où le premier alphabet a été inventé ». En rencontrant ce manuscrit rare et précieux, Hage réfléchit au mouvement, au déracinement, au déplacement et à la migration des objets et des personnes.
Rawi Hage est né en 1964 à Beyrouth et a survécu à la guerre civile libanaise des années 1970 et 1980. Il a émigré à New York, puis s'est installé à Montréal où, en tant que photographe et écrivain, il explore les thèmes du déracinement, de l'exil et des conséquences de la guerre. Ses romans ont reçu des prix littéraires internationaux et ont été traduits en uen trentaine de langues.