Georges Noël

 
Georges Noël (1924-2010) est né à Béziers, et a grandi à Pau. Après des études d'ingénieur et de peinture, il devient concepteur-dessinateur pendant neuf ans à l'entreprise d'aéronautique Turboméca à Pau. En 1956, il s'installe à Paris afin de se consacrer entièrement à la peinture. Dès lors, il se passionne pour Dubuffet et Klee, Pollock et Fontana ; il découvre les photographies de graffiti de Brassai. Attiré par le dessin et l'écriture automatique, bien que peu intéressé par le Surréalisme, il invente aussitôt un support personnel que l'on retrouvera tout au long de son œuvre : un mélange de pigments purs, de sable et de colle qui produit une surface brute, granuleuse ou veloutée, selon la volonté de l'artiste. Cette matière se prête à son écriture sous toutes ses formes, qu'elle court en surface ou qu'elle y soit incise, ou bien qu'elle arrache ou triture les fonds. Son vocabulaire de signes, mystérieux et magiques, porte l'empreinte de sa fascination pour les cultures préhistoriques, archaïques et tribales. Dans ces « Palimpsestes », terme cher à l'artiste, la matière et les signes sont, par leur superposition et leur effacement successifs, l'expression de couches de mémoire, d'émotions, et de sens. Si la peinture de Georges Noël montre une diversité stylistique peu commune à travers ses cinquante années de carrière, une matière somptueuse et une écriture (toujours renouvelée) restent plus ou moins constantes. L'artiste a par ailleurs beaucoup dessiné, et ses œuvres sur papier montrent le même travail sur les fonds et la même écriture spontanée et fantasque. Travailleur infatigable, il s'est également essayé à la sculpture et a réalisé de nombreuses estampes (principalement des gravures sur bois).
Représenté par la Galerie Paul Facchetti dès 1957 et jusqu'à la fin des années soixante, Georges Noël a beaucoup exposé en Europe et aux Etats Unis. Durant cette période, sa peinture est associé à l'art informel français et italien. L'utilisation par l'artiste de papiers marouflés et déchirés rappelle son admiration pour Fontana, sans oublier l'amitié qui le lie à l'époque à Raymond Hains, François Dufrêne, et Jacques Villeglé.
En 1968, Georges Noël s'installe à New York où il est représenté par la Pace Gallery et la Gallery Arnold Herstand. Sous l'influence américaine, son œuvre devient plus structurée et architectonique. De retour en France en 1983, il prépare une exposition importante à l'Abbaye de Senanque et, en 1985, une rétrospective au Centre national des arts plastiques à Paris. Son évolution picturale montre une synthèse entre la gestualité de ses débuts et une structure sous-jacente mise en place pendant sa période américaine. À partir de ces années-là, il expose régulièrement en Italie, en Allemagne et au Japon où son œuvre est particulièrement appréciée. Les dernières expositions parisiennes de Georges Noël ont eu lieu à la Galerie Thessa Herold en 2008, 2010, 2013 et 2017, et à la Galerie Catherine Putman en 2008, 2009 et 2011. En 2015, le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre une exposition à l'occasion d'un achat important et d'un don. Artiste prolifique, son œuvre fait partie de nombreuses collections privées et publiques à travers le monde.

(lien externe : www.georgesnoel.org)
 
Georges Noël - Les Tribulations d\'Ambroise Ferrocarill ou Le Voyage Palimpseste - Edition de tête
1999
édition française
Jannink - L'art en écrit
Georges Noël torture l'écriture, se joue du mouvement et de la forme pour exprimer sensations et symboles invisibles. « Greffage de vécu sur l'intuitif », ses palimpsestes indiquent un nouveau chemin vers la communication. Sous les traits d'Ambroise Ferrocarill, Georges Noël se dévoile et se raconte dans ce texte inédit (accompagné d'une sérigraphie signée par l'artiste).


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