Alexandre Fassianos

 
Né à Athènes, Alekos « Alexandre » Fassianos (1935-2022) étudie à l'École des Beaux-Arts d'Athènes de 1956 à 1960, avec Yannis Moralis. Il obtient par la suite une bourse du gouvernement français et vient s'installer à Paris (de 1960 à 1963) ; il y étudie la lithographie à l'École nationale des Beaux-Arts de Paris. Il y rencontre des artistes et écrivains qui vont marquer l'époque. Louis Aragon commente ses œuvres, et Jean-Marie Drot lui consacrera plus tard une monographie (La volupté mythologique). Après son retour en Grèce, il travaille pour différents périodiques grecs. Les premières expositions personnelles de Fassianos ont lieu à Athènes.
En 1966, l'artiste obtient son premier véritable succès lors de son exposition à la Galerie Facchetti de New York. Il s'exilera définitivement à Paris quand survient la dictature de 1967. Il expose à Paris, notamment dans la galerie Alexandre Iolas, puis progressivement dans toute l'Europe et au delà (Tokyo, New York, Stockholm et Malmô, ainsi qu'aux biennales de São Polo, de Venise, etc.). La France (Paris) reste sa seconde patrie ; il y vient régulièrement exposer ses nouvelles œuvres. Il est aujourd'hui considéré comme un des très grands peintres grecs.
Des personnages d'Alekos Fassianos émane une vision du monde unique et incorruptible : leur méditerranéité. Comme l'écrit Gérard Xuriguera, « ses Vénus opulentes, baignées par le soleil méditerranéen, nous parlent de son pays, de la désinvolture attendrissante d'une existence pacifique et joyeuse qui s'évade dans le merveilleux ». Les nus de Fassianos échappent à l'impudeur pour atteindre au céleste ; ils se présentent comme l'élément le plus innocent, le plus naturel que la mythologie puisse nous offrir. Le peintre aime à puiser parmi les éléments vivants : soleil, terre, mer et feu, harmonieusement ordonnés dans leur équilibre parfait. Alekos Fassianos dose la couleur avec la patience et la sagesse de l'artisan. Les ocres et les bleus alternent pour composer des espaces de liberté.
Fassianos est un artiste complet qui a emprunté les chemins de la poésie et en même temps, a mis en couleurs les mots de poètes comme Odysseas Elytis, Yannis Ritsos, Vassilis Vassilikos, Dimitris Analis, Kostas Tachtis et bien d'autres. Fassianos créé aussi des décors de théâtre pour de grandes œuvres classiques et modernes comme : les tuniques et les robes pour l'Hélène d'Euripide et pour les tragédies interprétées sur la scène sacrée d'Epidaure ou à l'occasion du festival d'Athènes.
Simultanément, son petit théâtre d'ombres et de formes est issue de sa propre recherche picturale qu'il présentera à la Revue parlée du Centre Georges Pompidou, en 1983.
Fassianos a une œuvre graphique très importante (gravures et lithographies). En outre, il a réalisé de très nombreux livres de bibliophilie (éditions A. Biren et Fata Morgana) qui sont, aujourd'hui, recherchés par les collectionneurs. Son art se caractérise par un savant mariage de l'art ancien et du modernisme, donnant de quoi nourrir d'images l'exil de chacun. « Il habite un pays mythique » écrit Pierre Cabanne.
 
Alexandre Fassianos - L\'Envie du Lézard - Edition de tête
1994
édition française
Jannink - L'art en écrit
Cinq récits inédits illustrés par une lithographie originale signée par l'artiste.
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