Des images qui, venues de très loin, ont façonné notre imaginaire de manière définitive. Celles de l'exilé ou du réfugié participent de cette structuration et font depuis longtemps partie de notre patrimoine mental. Les religions ont fourni les récits nécessaires à une puissante iconographie.
Adam et Ève chassés du Paradis, La Fuite en Égypte, L'Exode sont les exemples les plus connus. Duccio, Giotto, Masaccio, Fra Angelico ont été suivis par des centaines d'autres artistes qui s'emparent du sujet, le réactualisent en intégrant ces « rayés de l'histoire » au destin aussi incertain qu'éprouvant (Klee,
Dix, Grosz, Rouault, Chagall…). Plus encore que les peintres, les photographes comme
Kertész, Capa ou
Lange disposent d'un medium qui leur facilite la diffusion massive des images de l'exil. Les vidéos et les installations de nombreux artistes contemporains (Hatoum,
Toguo,
Kimsooja,
Paci,
Sedira, Pernot...) interrogent très opportunément ce phénomène de migrations qui ne cesse de prendre de l'ampleur.
Maurice Fréchuret est
historien de l'art et conservateur en chef du patrimoine, détenteur d'un doctorat de Sociologie et d'un doctorat d'Histoire de l'Art, conservateur au musée d'Art moderne de Saint-Étienne de 1986 à 1993, puis du musée
Picasso à Antibes de 1993 à 2001. Directeur du
capcMusée d'Art contemporain de Bordeaux de 2001 à 2006, il est nommé conservateur des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes (2006-2014). Parallèlement à son travail de conservateur, de commissaire d'expositions et d'enseignant, Maurice Fréchuret a publié de nombreux ouvrages dont :
Le Mou et ses formes (éditions ENSBA, 1993, Jacqueline Chambon, 2004) ;
La Machine à peindre (Jacqueline Chambon, 1994) ;
L'Envolée, L'enfouissement (Skira, RMN, 1995) ;
L'art médecine (en collaboration avec
Thierry Davila, RMN, 2000) ;
Les Années 70, l'art en cause (RMN, 2002) ;
Exils (en collaboration avec Laurence Bertrand-Dorléac, RMN, 2012).