Shimabuku – Cuban Samba Remix (Remix by Kassin with Arto Lindsay) / Sculpture pour pieuvres : à la recherche de leurs couleurs favorites / With Octopus
L'historienne de l'art Fanny Drugeon livre une lecture d'une pièce emblématique de Shimabuku et aborde de façon plus générale le travail de l'artiste japonais et sa démarche.
La conférence ici retranscrite retrace les voyages de Shimabuku qui transforment la réalité. « On peut aller vers l'invisible, mais il est parfois difficile d'aller vers le visible », explique-t-il. Le quotidien, l'anodin, le presque rien, prennent chez lui une autre dimension. À la façon de Cuban Samba Remix (Remix by Kassin with Arto Lindsay), dont l'origine est une fuite d'eau dans un espace d'exposition à la Havane, ses œuvres naissent de constats poétiques teintés de rencontres musicales, culinaires ou animales.
Shimabuku (né en 1969 à Kobe) est un artiste qui parcourt le monde en accumulant les rencontres insolites. Renouant avec une esthétique de la dérive situationniste, il a étudié à Osaka puis à San Fransisco pour ensuite voyager dans différents ports du monde, au Japon, au Brésil, en France, aux Pays-Bas et aux États-Unis. L'artiste expérimente les interactions possibles avec le vivant afin de repousser les limites physiques ou imaginaires. Il crée les conditions de scénarios poétiques, dont il documente à la fois le processus et la réalisation. Performatives, parfois absurdes ou loufoques, ses interventions renouvèlent le regard que l'on porte sur le monde contemporain qu'il s'attache à mettre souvent sens dessus dessous.
Docteure en Histoire de l'art contemporain, Fanny Drugeon mène des recherches sur les questions de spiritualité, les interactions entre son et arts visuels, ainsi que sur la notion de déplacement. Elle a enseigné l'histoire de l'art en école d'art, à l'université et à l'École du Louvre. Elle écrit régulièrement dans des ouvrages et catalogues d'exposition, ainsi que dans des revues spécialisées. Elle est chercheuse associée au Labex Création, Arts et Patrimoines et au Laboratoire InTRU de l'Université François Rabelais (Tours) et membre de l'AICA (Association Internationale des Critiques d'art).