Riche de quelque 430 lettres, cette sélection de la correspondance du peintre Émile Bernard (1868-1941) met en relief un des artistes les plus complexes et les moins 
connus de la période moderne. Pilier de l'avant-garde parisienne des années 1880, 
Bernard fréquente 
Gauguin, Van Gogh, Anquetin et Redon avant de quitter la 
France pour le Moyen-Orient en 1893. Il y rejette la modernité pour devenir un 
défenseur acharné des valeurs traditionnelles, pour lesquelles il lutte après son retour 
en europe en 1904. 
La correspondance de l'artiste jette une nouvelle lumière sur les 
rapports intenses du jeune peintre avec Gauguin, auquel il disputait la découverte du 
style symboliste, ainsi que sur sa promotion de la réputation posthume de Van Gogh 
et sa défense précoce de l'art de Cézanne. Ses lettres donnent accès aussi à un aspect 
peu connu de l'art du XXe siècle, situant Bernard au cœur d'un groupe d'artistes 
prônant une « rénovation esthétique » face à l'influence montante des innovateurs. 
Epistolier vif et savant, Bernard confie dans ses lettres ses idées sur l'art et son 
jugement sur ses contemporains. Grâce à sa remarquable richesse autobiographique 
et historique, la correspondance d'Émile Bernard deviendra une source incontournable 
pour l'étude des courants modernistes et anti-modernes, à un moment 
charnière de l'évolution de l'art en France. Cette collection haute en couleur révèle 
un écrivain plein de talent dont la vie aventureuse se lit comme un roman plein de 
péripéties. Malgré ses déceptions, Bernard pourrait proclamer : « Je n'ai rien épargné 
pour connaître et faire aimer et défendre le Beau. »
 
	Nommé Walter H. Annenberg Professor of Art and Art History à Duke   University aux États-Unis en 2003, 
Neil McWilliam est spécialiste de l'histoire culturelle de la France entre la Révolution de 1789 et la Première Guerre mondiale.
Diplômé de l'université d'Oxford, il est co-fondateur et éditeur du 
Oxford Art Journal (1977-87) et de 
Art 
History (1987-93). Il a été membre de la School of Historical Studies, Institute for Advanced Study, Princeton (1997-98), et 
John Simon 
Guggenheim Memorial Fellow (2006-2007). En 2010, il a organisé l'exposition 
Abusing Power. Conflicts in Caricature au Nasher Museum, 
Duke University. Il fait partie de l'équipe de recherches travaillant sur l'
histoire de l'histoire de l'art en France entre 1900 et 1950, à l'INHA. 
Neil McWilliam  a notamment publié 
A Bibliography of Salon Criticism in Paris from the July Monarchy to the Second Republic 1831-1851 (1991), 
Monumental Intolerance. Jean Baffier, A Nationalist Sculptor in fin-de-siècle France (2000), et co-édité, avec June Hargrove, 
Nationalism and French Visual Culture, 1879-1914 (2005). Son étude sur le rôle social de l'art dans l'histoire, 
Rêves de bonheur – L'art social et la gauche française (1830-1850), est parue en français aux Presses du réel en 2007.