Un texte de l'artiste suisse traversé par des réflexions très personnelles sur son rapport à la création, les notions de genre, la maternité et la place de la parentalité dans le monde du travail (plus précisément les tensions inhérentes au double rôle de mère et d'artiste).
C'est le périple d'un corps parasité mené par des applications de gestion de santé qui, l'une après l'autre, désertent. Ce corps se confronte à la pmaternité dans un milieu professionnel excluant où il devra se taire et affronter seul ses transformations, un futur enfant exigent, alors que sensations physiques et émotions deviennent de plus en plus difficiles à distinguer.
Le fac-similé est une incarnation particulièrement fidèle du reenactment de livre d'artiste, tandis qu'un bootleg autorise l'éditeur·rice·s ou l'artiste à se (ré) approprier un livre et l'interpréter. Nous n'irons pas plus loin dans la distinction entre le fac-similé et le bootleg. Les degrés d'appropriation et les outils de reenactment au centre de cette étude sont sans équivoque. De quels modes d'appropriation les livres d'artistes issus d'un reenactment attestent-ils, et comment les éditeur·rice·s et les artistes peuvent-elles et ils obtenir le droit de republier des livres datant des années 1960 et 1970 ? Une question connexe à celle de la reconnaissance des auteur·e·s est le rôle des graphistes dans la conception du livre. Quel peut-être aujourd'hui l'apport matériel et conceptuel d'un·e graphiste au reenactment de livres d'artistes ?
Caroline Schattling Villeval, artiste suisse née en 1995 à Zurich et basée à Genève, développe par l'installation, la sculpture, la vidéo et le son, un univers onirique animé de plantes et d'animaux. Des personnages à la recherche d'une forme d'émancipation personnelle et d'un positionnement face à une société dont les conditions d'intégration seraient définies par des notions et des logiques propres aux théories du développement personnel. Les relations entre les personnages sont effacées, virtualisées, de sorte que les communautés représentées sont de fait isolées et rendues seules responsables de ce bien-être. La notion de contamination revient dans le travail de Caroline Schattling Villeva, créant des artefacts dotés d'une puissance de dissémination et de colonisation de l'information. Les motifs représentés forment une matière polymorphe en constante mutation et porteuse d'une symbolique déchue.
