L'acte de traduction comme outil pédagogique, comme acte politique et, finalement, comme geste de soin dans un contexte politique hostile.
À partir d'expériences pratiques, Désapprendre en traduisant s'appuie sur la traduction comme outil pédagogique, acte de résistance et geste de soin dans un contexte politique hostile. La curatrice, autrice, éditrice et traductrice autodidacte Virginie Bobin y revisite une série d'ateliers, expositions et autres activités collectives prenant la traduction comme sujet et comme méthode pour ébranler les conceptions excluantes de la langue, de l'identité et de l'appartenance. À travers le prisme ambigu de l'intraduisibilité, le livre se penche sur les rapports de pouvoir qui sous-tendent le travail de l'art dans divers contextes institutionnels, académiques ou militants. S'inscrivant dans des généalogies et des méthodologies féministes, Désapprendre en traduisant place le travail collectif et les relations affectives au cœur des pratiques critiques, comme l'illustre la correspondance avec Andrea Ancira, publiée à la fin du livre.
La collection « La surface démange » propose des récits réflexifs provenant de pédagogues en écoles d'art, dans les départements universitaires d'écritures créatives et d'arts visuels, les centres d'art et les musées – des institutions souvent considérées comme progressistes. La collection souligne les possibilités de transformation et les contraintes rencontrées par des pédagogies artistiques à visée émancipatrice dans le domaine des arts visuels, de la performance, de la littérature, de l'histoire de l'art, de la recherche académique et de la critique d'art, toutes élaborées dans des contextes empreints de colonialité. Tiré d'un poème d'Audre Lorde, le titre évoque notre désir de questionner les normes, les biais, les impensés des formes pédagogiques, mais aussi de témoigner de ce qu'elles suscitent en nous. La collection « La surface démange » initiée par
Sophie Orlando (éditrice scientifique) et Céline Chazalviel est aujourd'hui dirigée par Sophie Orlando et
Alice Dusapin.
Virginie Bobin est docteure en recherche artistique (
PhD-in-Practice de l'Académie des Beaux-Arts de Vienne, 2023) et enseigne l'art et les pratiques sociales à l'Ésadhar de Rouen depuis 2024. Elle est membre co-fondatrice de la plateforme Qalqalah قلقلة. Son travail se situe au croisement de la recherche, des pratiques curatoriales et éditoriales, de l'écriture, de la pédagogie et de la traduction, avec un intérêt particulier pour la performance, les formes expérimentales de recherche artistique, le rôle de l'art, des artistes et des institutions artistiques dans la sphère publique, et les formats qui excèdent celui de l'exposition.. De 2009 à 2018, elle a travaillé pour des centres d'art et lieux de résidence en France et à l'international (Villa Vassilieff, Bétonsalon - Centre d'art et de recherche, Witte de With Center for Contemporary Art, Les Laboratoires d'Aubervilliers, la biennale Performa). Elle a dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont
Composing Differences (Les presses du réel, 2015),
Republications (avec Mathilde Villeneuve, Archive Books, 2015) et
Bestiario de Lengüitas (avec Mercedes Azpilicueta, k.verlag, 2024).