Une lecture renouvelée des liens unissant des pratiques artistiques apparues à la fin des années 1960 au
Japon, dans un contexte de reconstruction et d'industrialisation massive, à celles d'artistes contemporains en prise avec les enjeux
environnementaux actuels.
Au travers de dialogues inédits, ce catalogue propose de réévaluer comment certaines œuvres pionnières issues de mouvements artistiques majeurs au Japon tels que
Mono-ha (
L'école des choses) ou
Fluxus portaient déjà un regard attentif à nos milieux de vie dans une dimension sociale et écologique, intime et collective. Si les pratiques de Noboru Takayama ou
Kishio Suga (
Mono-ha) font par exemple appel à la mémoire et l'histoire inhérente de nos environnements par le truchement et la confrontation de matériaux bruts, qu'ils soient d'origine naturelle ou industrielle, celles d'Hideki Umezawa et Koichi Sato ou d'Hiroshi Yoshimura investissent le médium sonore pour composer des paysages musicaux et visuels en réponse à certaines architectures et créer ainsi des lueurs de calme dans des lieux inattendus. Des approches non sans écho à celles privilégiées par certaines artistes Fluxus réunies ici (
Yoko Ono, Mieko Shiomi et
Takako Saito) et leur recours au langage.
Mais plus qu'une simple relecture, l'enjeu de cette publication est aussi de souligner la singularité avec laquelle ces artistes font appel à leur médium et à leur sensibilité, n'hésitant pas à bousculer leurs pratiques et leurs matériaux, pour concevoir et partager des œuvres plus attentives à nos manières d'habiter. Autrement dit, des artistes ayant fait le choix, à mesure que la société se transformait, d'une certaine
écologie envers les choses.
Publié à l'occasion de la double exposition éponyme à la Maison de la culture du Japon, Paris, et au Frac Sud - Cité de l'art contemporain, Marseille, en 2024-2025.
Œuvres de Sachiko Kazama,
Keita Mori,
Hitoshi Nomura,
Yoko Ono,
Takako Saito,
Koichi Sato,
Mieko Shiomi,
Kishio Suga,
Noboru Takayama,
Hideki Umezawa,
Shingo Yoshida,
Hiroshi Yoshimura.