Le  premier  opus du récit des actions picturales clandestines du peintre sans peinture.
	A  sa sortie de l'école des Beaux-Arts, le peintre Laurent Marissal  est engagé comme gardien au Musée Gustave Moreau. Les  mains attachées par les circonstances – un  travail alimentaire occupant tout son temps – il a dû reprendre la peinture en dessous de zéro, et peindre  sans peinture. Par des actions picturales clandestines il détourne  son temps de travail aliéné pour en faire un temps désaliéné.  Ses actions picturales s'apparentent à la reprise individuelle des  anarchistes (vol), à la résistance (sabotage, perruque, activisme),  à l'art (Dada, Fluxus, l'art conceptuel). Par exemple, il  retourne sa chaise de gardien (geste inaugurale), tourne  le dos au public, regarde les tableaux, lit au lieu de surveiller,  dessine, arrive en retard, se programme des siestes, déplace des  objets exposés, joue aux échecs, met le doigt dans la peinture  fraîche du musée en rénovation, organise des expositions  clandestines...  Autant d'actions qui se déploient dans l'espace du musée, non  visible non caché, à l'insu de l'administration et du public.  Pour amplifier son geste, il crée une section syndicale. Il remet en  cause les conditions de travail, provoque la première grève du  musée depuis sa création, organise une manifestation.  Enfin, il obtient la  réduction du temps de travail et l'agrandissement de l'espace de  repos des gardiens,  puis démissionne après les travaux.
	Laurent Marissal, né en 1970 à Clichy, vit et travaille à Paris. Il se définit   comme peintre sans peinture mais pas sans actions picturales. 
Le récit   de ses actions est compilé dans la série « Pinxit » sous la forme   d'énoncés, de témoignages, de dessins, de rapports, de tracts, de   lettres, d'anecdotes, de poèmes, de dessins, de photographies... Il   reste peintre quelles que soient les circonstances. Cela commence en   1997, pour subsister il est gardien au musée Gustave Moreau mais pour   exister en peintre il doit reprendre la peinture en dessous de zéro.   Sans peinture, il réalise des actions picturales clandestines –   renverser sa chaise de gardien, mettre ses doigts dans la peinture du   musée rénovation...  Sans peinture, il plie le temps de travail sur le   travail du temps. Puis par des actions 
syndicalespicturales –  tract, grève, manifestation... Il parvient à   réduire le temps de travail et à augmenter l'espace de pause...  Il   prend le surnom de Painterman, et publie le récit de sa désaliénation : 
Pinxit (I). 
Dans 
Pinxit (II) – Où va la peinture, salarié dans un centre de formation en   alternance, il résiste à la division du temps et peint les jours ouvrés   comme les jours chômés. On peut le suivre retrouver Nietzsche entre deux   papes, rencontrer 
Kafka à Prague, périr par la nageuse, rendre un   hommage pirate à 
Sol Lewitt, déplacer la stèle de Félix Gattari sur   d'autres tombes… 
Pinxit (III) – 
aca nada (il n'y a rien   ici) se déroule entre Paris et Montréal. Le peintre a trouvé là son   Arcadie, on le voit  organiser une exposition clandestine dans un hôtel   au Québec, peindre en parlant grâce au froid sur le Mont Royal, durant   le printemps d'érable organiser une manifestation place du Canada à   Paris concomitante de la manifestation place du Canada à Montréal, entre   deux papes devenir indien, peindre la frontière entre les USA et le   Canada, occuper le centre culturel canadien à Paris, communiquer avec un   astronaute canadien en orbite…  
De retour à Paris, Laurent Marissal   alias Painterman s'oppose à bibendum, inaugure la vitrine fantôme de   Robespierre au musée du Barreau de Paris, serre la main à Caïn, fait le   portrait de Brecht & Brecht, organiser des actions non alignées...    Depuis 2012, il publie, rédige, dessine et diffuse 
Nada, le journal des   actions non visibles non cachées de Painterman en milieu hostile comme   en Arcadie.