Cet ouvrage examine la capacité qu'a la culture visuelle à bouleverser notre rapport au temps, considérée en dehors du domaine de l'art, au-delà des tropes technocratiques et coloniaux de la science-fiction. Ayesha Hameed raconte ses voyages dans des îles de la mer des Caraïbes et au large des côtes finlandaises pour étudier comment le temps géologique et révolutionnaire est produit par la dépossession violente de l'urgence climatique actuelle et l'histoire de la traite des esclaves. Henriette Gunkel examine le voyage dans le temps en relation avec la noirceur et le vertige, se référant au roman d'Octavia E. Butler, Kindred, et à l'installation multimédia South Atlantic Hauntings de Kitso Lynn Lelliott, deux œuvres suggèrant une approche non normative de la vision et de l'expérience du monde, attnt notre attention vers le corps en tant que dispositif technologique pour voyager à travers le temps.
Spécialiste des théories du genre, des médias et de la période postcoloniale, Henriette Gunkel enseigne à l'Institut d'études des médias de l'Université de la Ruhr à Bochum.
Le travail de l'artiste et écrivaine Ayesha Hameed s'intéresse aux frontières et aux migrations contemporaines, à la théorie critique de la race, à Walter Benjamin et aux cultures visuelles de l'Atlantique Noir.