Catalogue de l'exposition éponyme consacrée à Charlemagne Palestine, l'ouvrage permet de mettre en lumière les travaux visuels et moins connus du compositeur et performeur new-yorkais : un univers ritualisé inspiré du chamanisme par lequel l'artiste vise à faire disparaître la frontière entre art sonore et art plastique.
Publié suite à la double exposition éponyme à la
Kunsthalle Wien du 18 septembre au 8 novembre 2015, et au Witte de With Center for Contemporary Art du 29 janvier au 8 mai 2016.
Depuis les années 1970, l'artiste multi-média, compositeur-interprète, soliste et vocaliste Charlemagne Palestine (né Charles Martin en 1947 à Brooklyn, New York) propose des créations intenses et extatiques, allant à l'encontre des préconceptions sur la beauté et le sens supposés de la musique. Issu de la scène artistique interdisciplinaire new-yorkaise des années 1960 et 1970, il a contribué au développement du courant minimaliste aux côtés de figures telles que Tony Conrad, Terry Riley, Phill Niblock et Philip Glass.
Formé comme chantre juif, puis comme carillonneur à l'église St. Thomas, Charlemagne Palestine a cultivé une profonde fascination pour la résonance et les harmoniques, une obsession qui s'est développée à travers son utilisation des percussions, du carillon, des premiers synthétiseurs et des drones électroniques, et de ses œuvres monumentales pour piano, influençant des artistes tels que John Cale ou Nick Cave. Les performances de Charlemagne Palestine sont fortement ritualisées : entouré d'animaux empaillés, il fume un grand nombre de kretek (cigarettes indonésiennes aux clous de girofle) et boit du cognac.