Spécialement composées dans son atelier milanais, Nathalie Du Pasquier présente des natures mortes rassemblant objets, dessins, livres et photographies, réunis comme les fragments d'un langage intime. Chaque composition est accompagnée d'un court texte de l'artiste, dévoilant les histoires et les résonances des éléments choisis. Tel un portrait chinois, le livre compose un autoportrait poétique et singulier, invitant le lecteur à entrer dans l'univers sensible de l'artiste.
Dans ce livre pensé comme un carnet d'atelier, Nathalie Du Pasquier rassemble une série de compositions réalisées directement sur le sol de son atelier à Milan. Objets du quotidien, dessins, livres, photographies : chaque composition est faite d'éléments choisis, comme les fragments d'un langage intime. Ces arrangements visuels, à la fois précis et instinctifs, donnent à voir sa manière d'associer formes et couleurs, de créer des dialogues entre les choses, dans un équilibre propre à sa pratique picturale. Ils offrent un aperçu rare de son univers, une vision « hors champ » de son travail.
Chaque image est accompagnée d'un court texte de l'artiste. Ces textes, écrits dans un ton qui lui est propre – drôle, poétique, direct – dévoilent les histoires, les résonances, les souvenirs ou les hasards qui relient ces éléments entre eux. Ce va-et-vient entre l'image et l'écrit compose un autoportrait en creux, comme un portrait chinois.
Le design du livre fait écho aux blocs de dessin que l'artiste utilise dans son travail, soulignant l'importance du papier, du format, du dessin comme espace de réflexion. Entre journal visuel, collection d'objets et récit sensible, ce livre propose un regard nouveau sur l'œuvre de Nathalie Du Pasquier – porté par la singularité d'une vision à la fois libre et sincère.
Designer, sculptrice et peintre, Nathalie du Pasquier (née à Bordeaux en 1957) fut l'une des femmes du groupe Memphis qui, au début des années 1980, su faire bouger, autour d'Ettore Sottsass, les lignes du bon goût et les frontières de la société de consommation. Installée depuis à Milan depuis 1979, Nathalie du Pasquier a par la suite repris une intense pratique d'atelier et entretenu des rapports de bon voisinage avec ces objets du quotidien qui ont fait sa fortune pendant l'ère Memphis, et bien après, dans ses toiles aux compositions minimales ou ses modules géométriques. Cette capacité à circuler entre les formes et les pratiques, jusqu'à la « redécouverte » récente de son travail dans le champ de la mode qui a fait appel à ses services au milieu des années 2000 pour redessiner des motifs post-Memphis, est sans doute ce qui caractérise le mieux cette artiste atypique née en 1957. Et explique sans doute pourquoi son travail, jusqu'à récemment encore, semblait voué à une certaine marginalité.
