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Il n'y a plus rien à voir

Il n\'y a plus rien à voir Nassim Azarzar - Il n\'y a plus rien à voir
Un projet protéiforme embrassant une réflexion autour du médium photographique et des modes de compréhension du monde (livre d'artiste).
Il n'y a plus rien à voir. C'est avec cette aporie que Nassim Azarzar conceptualise un projet protéiforme embrassant une réflexion autour du médium photographique et des modes de compréhension du monde. Si l'exposition ouvre avec un dispositif familier, 60 worlds in a box présente des photographies Polaroid sous verre classées dans une boîte en bois, rappelant un mode de classification scientifique et systémique, ce n'est que pour mieux affirmer dans ses autres propositions l'inéluctabilité du passage et du glissement de toutes choses, voire l'épuisement des formes, et par là l'échec de la grille de lecture rationaliste comme méthode unique de production des connaissances. Ce nouveau monde dont Azarzar nous offre les prémices est-il ainsi celui de la nature, d'un monde qui préexiste indépendamment des intentions humaines, ou au contraire celui d'un monde après l'Homme, posant une question éminemment contemporaine : qu'advient-il du monde après que l'Homme ait épuisé son image ?
Né en 1989, Nassim Azarzar est un artiste et directeur artistique basé à Rabat (Maroc).
Son travail aborde des questions philosophiques et historiques à travers une gamme de formes visuelles, de médias et d'engagement social. En se concentrant sur les motifs naturels et leur relation avec l'histoire de l'art islamique, la similitude des structures et de l'échelle, les pratiques d'impression anciennes et nouvelles, et les généalogies de l'esthétique, son travail remet en question le paradigme de l'art moderne et de la modernité elle-même pour retracer le mouvement des formes et des motifs à travers les contextes, et à travers le temps et l'espace. Nassim Azarzar est autant inspiré par les structures observables dans la nature et par l'approche mathématique modélisée par Alan Turing sur les formes naturelles, que par les généalogies de formes et de motifs qui caractérisent l'histoire de l'art islamique et de l'art marocain. Observant le mouvement de l'art dans de nouveaux espaces sociaux et culturels, et sur des surfaces et des matériaux nouveaux dans les villes et les espaces urbains, il s'appuie sur les idées promulguées par les artistes et les intellectuels marocains dans les années 1960 visant à démêler l'histoire coloniale de l'art marocain moderne. Passant du musée à la rue, Nassim Azarzar s'inspire maintenant des nouvelles esthétiques qui émergent, peintes à la main sur les façades des magasins, dans les typographies qui ornent les grands camions, en tant que formes de design qui façonnent les visuels quotidiens du Maroc contemporain. Pensant avec l'idée d'entropie, son travail trace le mouvement des visuels à travers les médias, les surfaces et les matériaux afin d'enquêter sur le pouvoir de l'esthétique et des images dans le monde contemporain.
Texte de Maud Houssais.
 
paru en janvier 2021
édition française
14,3 x 23 cm (broché)
24 pages (ill., impression en risographie)
 
25.00
 
ISBN : 978-9954-9605-9-2
EAN : 9789954960592
 
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