A l'occasion de la foire Fine Arts Biennale au Grand Palais à Paris du 20 au 24 septembre 2025, cinq galeries se sont regroupées pour offrir sur un grand stand une exposition hors du commun.
Les galeries 1900-2000, Brimo de Laroussilhe, Clavreuil, Didier Claes et Georges Philippe & Nathalie Vallois, opérant dans des domaines artistiques différents collaborent pour présenter une exposition unique les réunissant. Elles ont mis à la disposition du commissaire Jean-Hubert Martin un grand nombre d'œuvres dont elles disposent, afin qu'il opère dans ces fonds une sélection aboutissant à une exposition décloisonnée. C'est vraisemblablement la première fois qu'un regroupement de galeries confie une telle tâche à un conservateur de musée.
L'exposition
Carambolages réalisée par Jean-Hubert Martin au Grand palais en 2016 a démontré qu'une approche sensible de l'art pouvait coexister avec les catégories conventionnelles de l'histoire de l'art. Mettant le curseur plus du côté de la sensualité que de la connaissance, il entend privilégier un accès plus émotif et direct aux œuvres.
Cette approche libérée de l'art correspond d'ailleurs à l'attitude décomplexée de bien des collectionneurs qui n'hésitent à mélanger les origines et les périodes. Certains vont jusqu'à construire leur collection à partir de souvenirs personnels, justifiant ainsi la dénomination de "collection privée". Point n'est besoin d'être versé en histoire de l'art pour éprouver une émotion devant une œuvre.
L'exposition
Beautés désordonnées renonce au paradigme linéaire et évolutionniste habituel pour rappeler que chaque époque va chercher dans le passé des justifications à sa création. La culture n'existe que dans le présent et tout ouvrage touché par notre œil nous est contemporain.
Cette présentation entend de ce fait se rapprocher des amateurs en leur suggérant des associations entre des œuvres hétérogènes que l'histoire de l'art aurait encore bannies dans un temps récent au nom de leur absence direct de contact. Or voilà bien longtemps que les artistes, faisant fi de toute hiérarchie, puisent leur inspiration dans les domaines les plus variés, allant jusqu'à l'art populaire, dont la définition reste à préciser tant elle est débitrice de notre culture. On sait combien les artistes ont été inspirés par les arts dits primitifs, au point d'en devenir eux-mêmes les collectionneurs, tel que le N'kisi (&l" fétiche à clous ») du Congo qui a appartenu à
Arman. Il n'est que de se rappeler les images découpées et les cartes postales d'œuvres les plus variées que quasiment tous les artistes punaisent au mur de leur atelier pour leur servir de références.
C'est ce regard créatif, ouvert et généreux qu'entend restituer le catalogue, richement illustré, de cette exposition, laissant libre cours à l'interprétation de chacun pour stimuler les plaisirs de l'imaginaire.