Monographie de référence de la sculptrice Regina, figure du second futurisme italien des années 1930, liée au Movimento Arte Concreta,
dont l'œuvre méconnue apparaît comme l'une des plus fascinantes et novatrices du panorama artistique européen du XXe siècle.
L'ouvrage vise à rendre compte de l'ensemble des dimensions d'une personnalité unique, restée à tort en marge de l'histoire et redécouverte aujourd'hui comme une figure complexe, expérimentale, multiple et poétique. La légèreté des matériaux, le dynamisme des formes, un langage fait de synthèses géométriques et d'abstractions lyriques donnent vie aux œuvres de Regina, associées à une pratique quotidienne déterminée et rigoureuse. Plus de deux cents œuvres – sculptures, mobiles, dessins, maquettes en papier et carnets de notes – structuent un parcours qui se déploie à travers les thèmes, les époques, les relations avec les mouvements d'avant-garde et les événements biographiques, de l'époque fasciste aux années de prospérité de l'après-guerre. Avec des essais de Christine Macel, Lorenzo Giusti, Chiara Gatti, Paolo Campiglio, Paolo Sacchini, et un projet photographique de Delfino Sisto Legnani.
Publié à l'occasion du don d'un ensemble substantiel d'œuvres de Regina Cassolo Bracchi au Centre Pompidou, Paris, et à la GAMeC, Bergame, présenté dans le cadre des expositions Regina. Della scultura à la GAMeC et Elles font l'abstraction au Centre Pompidou en 2021, puis au Guggenheim Museum Bilbao en 2021-2022.
Née à Mede Lomellina, fille de boucher et orpheline dès son plus jeune âge, Regina (Regina Cassolo Bracchi, 1894-1974) est la première femme de l'avant-garde italienne à se consacrer entièrement à la sculpture, dont elle réinterprète le langage de manière audacieuse et expérimentale, en s'appuyant sur des recherches académiques et naturalistes appliquées aux matériaux originaux qu'elle utilise. L'aluminium, le fil de fer, le papier de verre, l'étain et le fer-blanc, mais aussi des nouveaux matériaux tels le Plexiglas, l'acétate ou le Rhodoïd, sont les supports privilégiés d'une recherche compositionnelle et expressive constante qui embrasse d'abord la sphère du futurisme (en 1934, elle fait partie des signataires du Manifesto tecnico dell'aeroplastica futurista) puis celle du MAC, le Movimento Arte Concreta (1948), que Regina approche en 1951 par l'intermédiaire de Bruno Munari.
