Ce catalogue sans précédent rassemble plus de 300 œuvres créées par Adriano Costa au cours de trois décennies, classées par ordre alphabétique – les titres occupant une place centrale dans les œuvres de Costa –, ainsi que de nouveaux textes de Fernanda Brenner et Milovan Farronato, deux critiques qui suivent et défendent depuis longtemps le travail de l'artiste.
Dans sa pratique, Adriano Costa (né en 1975 à São Paulo, Brésil) développe une approche ludique mais critique de la matérialité, de la forme et du contexte social. Travaillant principalement avec des objets trouvés et quotidiens, l'artiste transforme des matériaux mis au rebut, tels que des tissus, des meubles, du métal et du plastique, en assemblages sculpturaux qui interrogent les notions de valeur, de goût et de paternité. Son processus intègre souvent l'imperfection, l'humour et la spontanéité, créant des œuvres qui semblent décontractées ou improvisées, mais qui ont une profonde résonance sociale et culturelle. L'art d'Adriano Costa fusionne l'esthétique de l'ingéniosité et de l'informalité que l'on trouve dans la vie urbaine avec une critique conceptuelle de la culture de consommation mondiale.
La beauté et le sens peuvent émerger de ce qui est négligé ou brisé : les installations et les assemblages de Costa évoquent souvent un sentiment de fragilité et d'éphémère, mettant l'accent sur l'impermanent et le fait main. Ce faisant, Costa remet en question les hiérarchies de la production artistique et la fétichisation de l'œuvre d'art « achevée ». Son utilisation de matériaux trouvés reflète également des réalités politiques et économiques plus larges, en particulier au Brésil, où la rareté et la créativité coexistent souvent. En fin de compte, le travail d'Adriano Costa est une méditation sur la transformation – des objets, des significations, des systèmes de valeur – invitant les spectateurs à reconsidérer ce qui est rejeté, tant sur le plan matériel que social.