Une lecture transversale et analytique de l'ensemble de la production d'Éric Baudart.
Cette première monographie de référence consacrée à Éric Baudart, Vingt-cinq ans après ses débuts, constitue un jalon important dans la reconnaissance d'un artiste majeur de la scène contemporaine française. L'ouvrage réunit un ensemble de textes critiques inédits, un entretien ainsi qu'une documentation visuelle riche retraçant son parcours. Conçu comme une lecture transversale et analytique de l'ensemble de sa production, ce volume permet d'appréhender la cohérence d'une œuvre à la fois conceptuelle et sensorielle, attachée à révéler la beauté latente du réel.
Éric Baudart (né en 1972) développe depuis le début des années 2000 une œuvre singulière qui interroge avec finesse les frontières entre la sculpture, la photographie et les installations. Sa démarche s'apparente à celle de l'artiste « flâneur » telle que définie par Baudelaire dans Le Peintre de la vie moderne (1863) : « [artiste] de la circonstance et de tout ce qu'elle suggère d'éternelle ».
Baudart porte une attention particulière aux objets et aux détritus issus de la vie urbaine post-industrielle : des ressorts de matelas, les pales d'un ventilateur obsolète et fatigué, une accumulation d'affiches de concert, ou encore, le mécanisme d'un jouet pour enfant. Avec quelques gestes simples comme l'application d'une couleur, une déformation ponctuelle, ou tout simplement le déplacement de l'objet de son milieu et son intégration dans l'espace artistique, le sculpteur révèle le potentiel esthétique et poétique de ces éléments.
Le corpus d'œuvres oscille entre diverses références et logiques esthétiques et formelles : la chimie, l'échelle, le déplacement, la monochromie, le refus de la composition, le jeu des matières brutes et de leurs surfaces, la transformation liée à l'usage ou à la déliquescence, l'action de phénomènes physiques et de forces naturelles (lumière, poussière, abrasion ou projection). Il engage un dialogue avec une histoire de l'art qui traverse le ready-made, le minimalisme, l'arte povera ou le pop art, sans jamais s'y réduire.
Ainsi, ses pièces jouent de la répétition, de l'usure, de la lumière, de la poussière ou de la gravité pour produire des formes où l'altération remplace la composition, et où l'usage passé de l'objet demeure perceptible. On y lit une attention aux forces invisibles, aux rythmes discrets, à la lente transformation des choses.
Son œuvre, régulièrement exposée en France et à l'international, fait aujourd'hui l'objet de collections publiques et privées de premier plan.