les presses du réel
Souleymane Keïta -
La première publication monographique dédiée à Souleymane Keïta (1947-2014), figure majeure de l'art sénégalais.
Réalisée par les Editions Cécile Fakhoury, en collaboration étroite avec la famille de l'artiste, cette monographie aborde en particulier le travail de peinture de Souleymane Keïta, artiste exceptionnel, dont la vie s'est partagée entre New York, Dakar et l'Île de Gorée. Fruit d'un long travail de recherche collectif, tant dans les archives que sur le terrain, ainsi que d'un grand travail de restauration des œuvres appartenant au fond de la famille, ce livre entend proposer une introduction précise et approfondie à l'œuvre et à la vie de Souleymane Keïta. Il est composé de plus de 130 reproductions d'œuvres, surtout de peintures, pour la plupart inédites, allant des années 1970 aux années 2010. Il est enrichi de textes de spécialistes ou de proches de l'artiste : Demba Cissokho, Joshua Cohen, Maureen Murphy, Sylvain Sankalé et sa fille Saran Keïta. Enfin, les photographies d'archives et les vues agrandies de la matérialité de sa peinture puissante et immersive nous plongent encore davantage dans l'univers de cet artiste hors du commun.  
A son propos, Aminata Diaw, philosophe professeure à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, écrivait en 2007 : « Souleymane Keïta… Un nom, un itinéraire, un style, une manière de peindre, une leçon de vie. Son œuvre trouve sa force dans cette incertitude qui lui tient lieu d'impulsion originelle et transforme la peinture en expérience esthétique et existentielle. Peindre devient une rencontre avec la vie, une expérience de l'âme à travers des formes, des couleurs, de la matière, des émotions… une quête de soi. »
Souleymane Keïta est un artiste multidisciplinaire né en 1947 sur l'Île de Gorée au Sénégal et décédé en 2014 à Dakar. Artiste à la croisée des modernités africaines et de l'art contemporain international, il est reconnu comme l'un des pionniers de la création sénégalaise entre la fin du XXe et le début du XXIe siècle, ayant marqué et influencé la scène artistique post-indépendance.
Après une formation à l'école des Arts de Dakar auprès d'artistes tel que Iba Ndiaye, il développe sa pratique artistique et expérimente différents médiums allant de la peinture, la fresque, la mosaïque à la céramique. Figure majeure de cette scène, Souleymane Keïta participe à plusieurs expositions historiques parmis lesquelles on peut citer le Premier Festival Culturel Panafricain d'Alger, Algérie (1969), le Festival d'Ife, (Ife, Nigeria 1970), ou encore Art Sénégalais d'aujourd'hui au Grand Palais, Paris (France, 1974). L'artiste s'éloigne néanmoins de l'esthétique de la première génération de l'Ecole de Dakar dès le milieu des années 1970, à l'occasion d'un voyage au Mali, suivi en 1980 d'un voyage aux Etats-Unis, à New-York où il s'installera jusqu'en 1985. Keïta développe au cours de ces années son esthétique propre, unique, fondée sur son univers, ses voyages et son histoire personnelle, inspirée tant par l'abstraction américaine que par la culture traditionnelle mandingue.
En 1985, l'artiste revient vivre à Gorée, dont il ne partira plus. Faisant suite à la série Voyage au Mali, essentiellement créée aux Etats-Unis, naissent les séries Gorée, Signes et Tourbillons, Etudes de la Sardine, Méduses et Papillons, ou encore Pleine Lune. A partir des années 1990, Keïta développera les séries majeures Scarifications et Chemises du chasseur, qui témoignent d'une réappropriation par l'artiste de sa culture mandingue et des rituels qui la caractérisent. Keïta introduit notamment dans ses œuvres du fil cousu, des morceaux de tissu, parfois certains objets, comme des amulettes, et propose ainsi une manière singulière de donner vie et puissance à la toile.
A partir des années 2000, Souleymane Keïta développe deux autres séries majeures, Criquet et Synthèse. Bien que chaque série possède sa propre identité, certains de leurs éléments caractéristiques s'entremêlent, donnant lieu à des hors-série, des œuvres sans titres ou des œuvres se situant à la frontière de plusieurs séries. Par ailleurs, Keïta explore bien d'autres techniques que celles de la peinture, réalisant notamment de nombreuses gravures et encres sur papier, ainsi que des céramique et des tapisseries. Keïta a tout au long de sa vie travaillé sur plusieurs séries simultanément, jusque dans les années 2010, où il s'est semble-t-il consacré exclusivement à la série Synthèse. Comme son nom l'indique, elle propose une combinaison des différentes œuvres et mouvements de l'artiste.
La pluralité des œuvres de Souleymane Keïta ont en commun l'évidence du geste artistique qui les a fait naître et la puissance infinie des mondes qu'on peut y lire, à la manière de l'univers, de la nature, dont Keïta semble au fil de ses œuvres, dans un mélange de sagesse et de fougue, avoir percé le mystère. Artiste prolifique du temps de son vivant, Souleymane Keïta a notamment exposé au Sénégal, au Mali, en France, aux États-Unis ou au Canada. Ses œuvres ont été acquises par des collections privées et publiques à l'international.
Edité par Suzanne Vogel Tolstoï.
Contributions de Delphine Lopez, Suzanne Vogel Tolstoï, Aboubacar Demba Cissokho, Maureen Murphy, Joshua I. Cohen, Sylvain Sankalé, Saran Keïta Ndiaye.

Conception graphique : Lysiane Bollennbach.
 
2024 (parution prévue au 2e trimestre)
édition bilingue (français / anglais)
21 x 28 cm (relié)
186 pages (110 ill.)
 
45.00
 
ISBN : 978-2-493879-02-8
EAN : 9782493879028
 
à paraître


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