les presses du réel

Le Dieu des voleurs

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4 novembre 2005

Les premiers jours. Tout est prêt. Après l'inquiétude initiale, je me réjouis de l'emménagement. La halle nouvelle est belle, envahie de lumière. Des couchers de soleil offrent aux vastes horizons leur orfèvrerie fausse. La lancent sans pudeur sur la terre plate. Décorent des arbres et ornent le bras de la vieille dame qui toujours, le soir, traverse la rue devant moi, pas réguliers et sans regarder. Les cheveux blancs s'enflamment. Pétrifié, le monde devient raide. Devient le jouet de Midas. Un autre nuage chasse ce monde aux lamelles d'or et le bleu, qui chaque fois devance le noir, dessine avec l'ombre une tonalité vespérale. Cercle mon regard dans la boîte en verre. L'artiste sous la cloche à fromage, les mains couvertes de striures. Le sort des habitants de maisons de verre est le péché.
Un mannequin en polystyrène, une mégapoupée sans arêtes. Va-t-on pénétrer cette poupée avec des barres et créer un squelette qui ne fait pas obstacle. Sans friction, le plâtre doit croître, sans que mon regard batte des étincelles sur le métal. Je veux rejoindre la légèreté et la vitesse des petits bozzetti dans cette dimension aussi. Je ne veux pas de fascisme d'application. Je veux un monument de l'évidence, une sculpture dont la dimension se fonde sur la manie de ne pas admettre une fin, comme si sa hauteur était seulement une erreur capricieuse. À ce moment-là, je dessine cette idée. Le temps, je le passe en comprenant, et je pompe l'air comme un hanneton qui veut s'envoler.


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