Née en 1994 au Havre, Marie Hazard vit et travaille à Paris.
Au terme d'études à l'Atelier de Sèvres, Marie Hazard emménage à Londres où elle intègre la Central Saint-Martins en spécialité textile. Le tissage devient alors son médium de prédilection. Avant de faire l'acquisition de son propre métier à tisser, elle assiste notamment l'artiste américaine
Sheila Hicks, figure phare du
Textile Art apparue dans les années 1960 qui renoue très librement avec la pratique traditionnelle du tissage. Longtemps considéré comme relevant exclusivement de l'artisanat, le tissage entre dans le vocabulaire plastique moderne grâce aux artistes du
Bauhaus tel que
Anni Albers et plus tard de l'
Arte Povera, à travers l'œuvre d'
Alighiero Boetti.
Dans un monde où le textile est le plus souvent associé à sa production industrielle, Marie Hazard prône la lenteur en revenant aux fondamentaux d'une
pratique artisanale. Entre peinture, sculpture et installation, les œuvres tissées de Marie Hazard font appel à une grande méticulosité qui n'enlève en rien à la spontanéité de son travail. Elle s'inspire librement de la sociologie culturelle et en particulier de la mode dont elle suit le développement historique, les usages et les techniques. En imprimant par exemple des maillots de basket sur ses tissages, elle incite le spectateur à se les réapproprier en évoquant leur fonction utilitaire et leur plaisir tactile.
Au-delà de ces qualités plastiques, Marie Hazard utilise la technique du tissage comme un médium narratif. L'étymologie même du tissage, du verbe
tistre, renvoie à la fabrication du tissu mais aussi de manière plus large à l'élaboration d'une trame et d'un langage. Ces pièces constituent un journal dans lequel elle incorpore des éléments personnels comme des photographies et des dessins.