Une rétrospective des explorations photographiques de Bernard Collet sur une cinquantaine d'années.
Bernard Collet, journaliste et photographe d'entreprise, a longtemps caché ce qui lui tenait le plus à cœur, sa photothèque personnelle à travers son parcours intellectuel et artistique. Il évoque avec sincérité son désintérêt pour les études scolaires, son éveil progressif à l'art et sa découverte de la photographie. Entre souvenirs personnels et rencontres décisives, il retrace son passage d'étudiant désabusé à photographe passionné. Ses clichés capturent une alternance de fragments du quotidien, de figures publiques et de personnes ordinaires. La nature l'intéresse – les arbres perchés sur les collines de France – aussi bien que l'observation artistique minutieuse – la ferronnerie ciselée des heurtoirs de porte. Il réussit ainsi le grand écart entre la dérision et le tragique : tantôt se présentant lui-même en explorateur, casque et lance comprise, tantôt mettant en scène la vision morbide de pattes de chevaux coupées dans un village malgache.
Né en 1946 à Tours, Bernard Collet suit des études en communication d'entreprise à Paris. C'est lors de sa rencontre avec Serge Hambourg, photographe au Nouvel Obs, qu'il se lance dans la photographie. Il travaillera avec lui pendant une année avant de se former aux bases de la technique photographique comme assistant photographe. Il collabore ensuite avec Jean-Edern Hallier pour L'Idiot International jusqu'à la faillite du journal. À 26 ans, il devient photographe indépendant, spécialisé dans les photos pour entreprise, domaine dans lequel il exerce jusqu'en 2012. Parallèlement, il va voyager dans le monde entier et sillonner les rues à la recherche de l'image l'arrêtant dans son élan. Il explore des compositions géométriques abstraites et des lieux vides, habités par une présence humaine furtive.