L'historienne américaine Dagmar Herzog analyse les ressorts affectifs et les obsessions liées au corps des nouvelles droites extrêmes et néofascistes.
Le succès des nouveaux mouvements d'extrême droite ne s'explique pas uniquement par la peur ou la colère – les plaisirs de l'agression et de la violence sont tout aussi essentiels. Ainsi, le racisme est particulièrement intense lorsqu'il est chargé d'érotisme, l'immigration présentée comme une menace sexuelle pour les femmes blanches en étant un exemple parmi tant d'autres. Selon l'historienne Dagmar Herzog, le parti politique allemand de droite Alternative für Deutschland, qui connaît un succès retentissant, se caractérise par ce « racisme sexy », sa deuxième caractéristique principale étant une hostilité obsessionnelle à l'égard des personnes handicapées, deux éléments qui résonnent fortement avec le nazisme. Dans The New Fascist Body, Herzog analyse en même temps l'énergie libidineuse du fascisme et l'animosité de ce dernier à l'égard des corps perçus comme imparfaits. Ce n'est qu'en étudiant les mondes émotionnels et intellectuels des fascismes passés que nous pourrons comprendre et combattre leurs manifestations actuelles.
Le livre comporte une postface d'Alberto Toscano, auteur de Late Fascism: Race, Capitalism and the Politics of Crisis (Verso 2023).
« What might it mean today, politically and pedagogically, to go against the fascist grain and intentionally and systematically, combatively even, foster the capacities for empathy and solidarity, in our children as much as in ourselves? This is the question that Herzog leaves us with, and I cannot think of a more pressing one. »
Alberto Toscano
Dagmar Herzog est professeure d'histoire au Graduate Center de la City University of New York. Parmi ses nombreux ouvrages : The Question of Unworthy Life: Eugenics and Germany's Twentieth Century (2024), Cold War Freud: Psychoanalysis in an Age of Catastrophes (2017) et Sex after Fascism: Memory and Morality in Twentieth-Century Germany (2005).
