L'archéologie d'une idée contemporaine : une vaste recherche philosophique sur les origines du « perspectivisme », et sur les possibilités qu'il offre de penser autrement le sens de la finitude du vivant et les relations entre l'homme et le monde, au-delà du simple relativisme et de l'« interprétation » subjective.
L'idée de « perspectivisme » connaît aujourd'hui un certain regain, notamment grâce à des travaux d'anthropologie qui explorent la nécessité de repenser notre relation au vivant et à la Terre. Toutefois, face à la diversité de ses usages, le sens de ce néologisme nietzschéen ne semble pas toujours clair ou cohérent. En quoi peut-il se distinguer d'un relativisme subjectif ?
Cet ouvrage étudie les origines du « perspectivisme » à travers une réinterprétation du concept de perspective : peut-il échapper à la trivialité du « point de vue » subjectif ? En existe-t-il un concept cohérent qui pourrait donner une signification moins équivoque à celui de « perspectivisme » ? Pour y répondre, il propose d'interpréter la perspective et le sens philosophique du « perspectivisme » comme un effort spéculatif développant un sens expressif de la finitude. S'ouvre alors l'horizon d'une autre modernité occidentalequi s'oppose aux métaphysiques classiques de la subjectivité.
C'est ainsi qu'une histoire philosophique de l'idée contemporaine de « perspectivisme » pourrait peut-être contribuer à nous réapprendre à devenir « terrestres ».
Mathias Gibert est professeur agrégé et docteur en philosophie, associé à l'ÉRRAPHIS (équipe de recherche sur les rationalités philosophiques et les savoirs) de l'Université Toulouse 2-Jean Jaurès. Son travail de recherche est notamment consacré aux rapports entre nature, vie et subjectivité dans l'histoire de la philosophie moderne et contemporaine.