Monographie de référence : la chronique illustrée de l'itinéraire personnel et esthétique de l'artiste brésilienne Maria Bonomi à partir d'une étude minutieuse des rapports qui concilient ses discours et ses pratiques, accompagnée d'une xylographie originale, numérotée et signée, intitulée La clé.
Depuis 1955, Maria Bonomi pratique l'art de la gravure sur bois. Cette technique en usage depuis le XVe siècle, à laquelle Dürer a donné ses lettres de noblesse, a retrouvé la faveur des artistes avec la fin du XIXe siècle. Cependant, dès l'origine, ceux-ci avaient deux possibilités d'attaquer le bois avec leur burin : soit dans le sens du fil du bois, soit en l'utilisant debout (bois de bout).
Confrontée aux restrictions de ces deux manières de faire traditionnelles, Maria Bonomi a très vite cherché à en dépasser les limites.
Tout au long de sa carrière, Maria Bonomi a voulu diversifier les matrices de ses gravures. Brésilienne dans l'âme et dans le cœur, elle est donc partie à la découverte de bois indigènes – exotiques pour nous – utilisant des essences particulières, s'appropriant leurs veines et leurs formes. En agissant ainsi, elle rend hommage à la biodiversité et à la richesse même de la forêt amazonienne. Par la taille et les typologies des essences qu'elle retient, elle apporte à son œuvre une troisième dimension, offrant dès lors au regard un aspect sculptural à des pièces usuellement en deux dimensions, dans un écosystème personnalisé.
Dès le début, elle s'est consacrée à toutes les formes d'art, cherchant à défendre l'idée même d'un art universel, tout en utilisant prioritairement la gravure sur bois comme point de départ. Ainsi, peu à peu, elle s'est vouée presque exclusivement à cette forme d'expression, tout en cherchant à dépasser les fondements même de ce qu'est traditionnellement une gravure. Elle s'essaie donc à trouver d'autres techniques que les classiques définies dans les livres. Elle ne se limite pas à vouloir des impressions sur papier ; elle grave alors directement sur d'autres supports matriciels, imprimant ensuite ses signes dans du béton par exemple. Sa notion même de l'art de la gravure devient donc exponentielle puisqu'elle la conduit à la rencontre du monumental.
Le livre qui lui est consacré permet au lecteur de suivre toute sa trajectoire artistique et montre à quel point Maria Bonomi est aujourd'hui intimement liée au renouveau de l'art au Brésil.
« Il s'agit d'essayer de lire l'œuvre d'une artiste complexe qui, ayant trouvé dans la gravure son moyen d'expression par excellence (Maria Bonomi a été disciple et amie de Livio Abramo, l'un des fondateurs de la gravure moderne au Brésil et en Amérique latine), a continué à étendre progressivement les techniques et les ressources avec lesquelles elle travaille, en orientant son art de l'intérieur de l'atelier ou de la salle d'exposition traditionnelle vers la rue et les espaces publics, où ses travaux peuvent être partagés par un public nombreux, composé essentiellement de gens ordinaires, non-initiés au monde de plus en plus spécialisé et restreint des arts visuels. Mayra Laudanna, éloignée des méthodologies détournées d'un apparat sociologique facile et disponible dans le milieu universitaire brésilien, choisit une narration châtiée, née de sa réflexion sur l'œuvre et la documentation de l'artiste, qui aide à la préciser. »
Extrait du prologue, Luiz Armando Bagolin.
Mayra Laudanna est historienne et critique d'art, chercheuse à l'université de São Paulo.
Edition limitée à 100 exemplaires signés par l'artiste, datés et numérotés.
Maria Bonomi (née en 1935 à Meina, Italie) est une artiste brésilienne, précurseur dans le domaine de la gravure abstraite sur bois. Outre ses réalisations imprimées, Bonomi produit des sculptures moulées dans le béton et le métal, dont les exemples les plus notoires sont visibles dans de nombreux lieux publics de São Paulo, comme à l'Église Mãe do Salvador, au Palais Bandeirantes et à la station de métro Jardim São Paulo.