Deux collages pour bande magnétique inédits, réalisés au Studio de phonologie de la RAI à Milan, témoignant de l'intérêt profond et constant d'Aldo Clementi pour la musique électronique et concrète et de l'importance de son rôle pour l'essor de la musique expérimentale italienne des années 1960.
La composition électronique « Collage 2 », datant de 1960, est la première expérimentation de Clementi avec la musique électronique.
« Collage 3 » date de 1966. Il s'agit d'un collage électronique sur « Michelle » des Beatles.
Le compositeur entendait remplacer les notions anciennes et communes par l'utilisation de « sources naturelles de timbre, vivantes et organiques, jaillissant d'un monde de symétrie et de blocs fixes ». Cette idée originale subit une transformation radicale lorsque la RAI (la radio italienne) commande à Clementi une œuvre plus longue. Au désir initial de repartir de zéro s'ajoute le problème de la durée. Ce n'est qu'une fois l'œuvre presque achevée que Clementi lui donne son titre définitif de « Dies irae », en raison de la tension extrême qui accompagne sa composition.
Aldo Clementi (1925-2011) est un compositeur italien de musique contemporaine. Après avoir obtenu son diplôme en 1954 au Conservatorio Santa Cecilia, il suit les cours d'été de Darmstadt de 1955 à 1962. En 1956, il rencontre Bruno Maderna, qui lui ouvre des horizons inconnus, marquant un tournant décisif dans sa pensée musicale. De 1956 à 1962, il fréquente le Studio de phonologie de Milan : c'est une autre étape fondamentale dans son développement.
Clementi appartient à la même génération de compositeurs italiens d'avant-garde que Bruno Maderna,
Luigi Nono et Luciano Berio, bien qu'il n'ait jamais adopté les concepts du sérialisme total avec autant d'enthousiasme que ses contemporains les plus connus. Il a cherché d'autres voies musicales, utilisant un matériau de plus en plus diatonique, souvent issu d'œuvres du passé, et le canon en décélération, appliquant un ralenti aux répétitions cycliques d'un même matériau. Proche de nombreux peintres et plasticiens, il s'est fortement intéressé aux arts visuels ; son langage musical est souvent comparé aux
drippings de Jackson Pollock, ou aux
mobiles d'Alexander Calder.
