les presses du réel

Sur un lieu communet autres textes

Philippe Thomas - Sur un lieu commun
Recueil.
Les signataires de ce recueil en sont-ils les auteurs ? La question n'est pas anodine qui introduit une distinction inusitée, celle précisément sur laquelle l'un d'entre eux a fondé l'essentiel de son travail dont voici la part écrite et publiée de son vivant. D'autant plus auteur celui-là qu'il aura dérobé presque toute son œuvre au sceau de « sa » signature. Mais, comme le chasseur se dévoile aisément dans l'entrelacs des branches où le dessin est supposé l'avoir dissimulé, le lecteur ne manquera pas de vite identifier le rédacteur prétendument véritable de ce livre improbable. Ce faisant, il risque de se priver du trop rare bénéfice d'une lecture indemne de l'influence de toute « autorité ». L'enquête qu'il convient de conduire ici est autrement subtile. Elle portera aussi bien sur d'exceptionnelles stratégies d'écriture spéculaire (qui n'ont guère à envier à celles dont la littérature s'est enrichie en ce siècle) que sur le statut d'écrits dont le motif est à chercher d'abord dans l'activité plastique de leur secret scripteur.
Textes de Jean-Marc Avrilla, Marc Blondeau, Daniel Bosser, Carine Campo, Laura Carpenter, Simone de Cosi, Sylvie Couderc, Lidewij Edelkoort, Bernard Edelman, Jean-Louis Froment, Michel Gransard, Stéphane Mallarmé, Christoph Sattler, Estelle Schwartz, Philippe Thomas, Michel Tournereau, Georges Verney-Carron.
Philippe Thomas (1951-1995) commence à exposer son travail à la fin des années 1970. En 1983, il co-fonde le groupe Information Fiction Publicité (IFP) avec Jean-François Brun et Dominique Pasqualini. Il se sépare du groupe en 1985 pour créer le Fictionnalisme, un mouvement artistique fictif.
Tout l'œuvre de Philippe Thomas repose sur un principe simple, mis en place au début des années 1980 : l'acquéreur de ses pièces en devient le signataire. On ne trouve, de fait, aucune œuvre associée directement à son nom. Il actualise ainsi dans le champ de l'art une pratique des hétéronymes. Tout en actant la mort de l'auteur par sa disparition symbolique, son travail fait des coulisses du monde de l'art le terrain d'une vaste fiction. Sensible à l'esprit de son époque où l'entreprise est le modèle de référence, Thomas va faire porter ce principe « fictionnaliste » par une agence qu'il ouvre d'abord à New York en 1987 sous le nom de readymades belong to everyone®. Il s'y présente comme le directeur et propose à chacun d'entrer dans l'histoire de l'art moyennant transaction financière, c'est-à-dire l'achat d'un code-barres peint sur toile. L'agence, comme n'importe quelle autre, soigne son identité graphique et sa communication ; aussi n'y a-t-il pas un élément de l'appareil paratextuel (le cartel, la critique, la publicité, etc.) qui ne soit manipulé par l'artiste.

Voir aussi Retour d'y voir n° 05 – Retraits de l'artiste en Philippe Thomas ; Elisabeth Lebovici : The Name of Philippe Thomas / Philippe Thomas' Name ; Information Fiction Publicité (IFP).
Textes réunis et annotés par Alexis Vaillant, postface de Daniel Soutif. Co-édité avec les Presses Universitaires de Rennes.
 
paru en 1999
édition française
17 x 24 cm (broché)
366 pages (42 ill. coul. et 34 ill. n&b)
 
34.00 25.00
(offre spéciale)
 
ISBN : 978-2-940159-10-9
EAN : 9782940159109
 
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