Un long poème narratif ponctué de 12x2 dessins, montage d'énoncés et de notations dans lequel une poétesse (grosse et vieille) tient une sorte de journal où s'articule la destruction du corps privé à celle du corps social.
Dans une langue trouée où la violence côtoie le rire jaune, le poème divague, affleurant des thèmes aussi peu divertissants que les retours d'un cancer du sein ou la disparition de l'amour. L'héroïne y traque l'élaboration d'une poétique « imbitable ».
l'ordre du désordre
mon plus cher sujet
parmi quelques autres
& brouiller les cartes
& ne pas oublier
les y
dans cymetière & aymer
hystoire & enyvrer
Avec, par ordre d'apparition : Anne Boyer,
Silvana Campano,
Lucas Cranach,
Matthias Grünewald,
Sophie Reynolds,
Marianne Moore,
Charles Baudelaire,
Euripide,
Paul Cézanne,
Franz Kafka,
Clara Haskil,
Frédéric Chopin,
Francisco Goya,
Auguste Chabaud,
Madame de Sévigné,
Vincent Van Gogh,
Sei Shonagon,
Jean du Plessis de Richelieu,
Carlos & Rosita Perez,
Hilda Doolittle,
Paul Celan,
Ghérasim Luca,
Alain Resnais,
Dick Bogarde,
Piet Mondrian,
Emily Dickinson,
Lotte Lenya,
Bertolt Brecht,
Elodie Petit,
Antonin Artaud,
Empédocle.
« Dans la poésie actuelle, rares sont les œuvres d'une telle « force mentale », des œuvres capables de saisir le réel à bras-le-corps et de le dire, de le raconter par des minces fragments, des courtes phrases, des vers tohu-bohu, cahotants, chaotiques comme la vie et la mort. »
François Bordes,
Artpress
« Avec
Une femme morte n'écrit pas, Liliane Giraudon s'affirme elle-même vivante [...].
Dans ce livre, elle retrouve l'espace mallarméen qu'elle ne cesse de développer et de radicaliser, l'ouvrant à d'autres dimensions, l'ouvrant encore plus au dynamisme de la synthèse disjonctive de la vie et de la mort. »
Jean-Philippe Cazier,
Diacritik
Liliane Giraudon (née en 1946 à Cavaillon, vit et travaille à Marseille) est femme de lettres, poétesse et traductrice. Son travail d'écriture, situé entre prose (la prose n'existe pas) et poème (un poème n'est jamais seul) semble une traversée des genres. Entre ce qu'elle nomme « littérature de combat » et « littérature de poubelle », ses livres dressent un spectre accidenté. A son travail de « revuiste » (
Banana Split,
Action poétiques,
If…) s'ajoute une pratique de la lecture publique et de ce qu'elle appelle son « écriredessiner » : tracts, livres d'artiste, expositions, ateliers de traduction, feuilletons, vidéo (avec Patrick Laffont), théâtre (avec Geoffroy Coppini, Hubert Colas, Yves-Noël Genot et
Robert Cantarella), radio (Atelier Création Radiophonique et Fictions France Culture), actions minuscules… En 2013 elle co-dirige chez Bazar édition un mensuel de poésie
La gazette des jockeys camouflés, 13 numéros. Une existence tordue pourrait être le titre de son laboratoire d'écriture où circulent des voix.