les presses du réel

CaptureGenerative Netrock

Grégory Chatonsky - Capture
Capture est un groupe de rock fictif si productif que personne ne peut tout consommer. Il produit chaque heure de nouvelles musiques, paroles, images, vidéos et produits dérivés, renversant l'idéologie consumériste et la relation entre le désir et les objets. L'ouvrage rassemble des textes de l'artiste écrits pendant l'élaboration du projet, et une documentation visuelle.
Capture est une solution à la crise des industries culturelles. Depuis des années, l'industrie musicale ne cesse d'annoncer sa disparition, les internautes téléchargeant illégalement des mp3. Capture est un groupe de musique si productif que personne ne peut tout écouter, lire ou voir. Il produit de nouvelles musiques, textes, images, vidéos et objets dérivés 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Chaque fichier est unique et la série à laquelle il appartient est illimitée. Il est automatiquement traduit en d'autres formes et se multiplie en se transformant. Si un fichier mp3 est consulté sur Internet, alors il est effacé du serveur. Ainsi le « consommateur » devient le seul diffuseur possible. Capture diffuse de nouveaux messages et de nouvelles images sur Facebook et Twitter. On peut discuter avec lui sur le réseau. Un grande nombre de tâches sont automatisées que personne, ni les fans ni les auteurs, ne peut consulter en totalité. La machine dépasse par sa surproductivité toute espérance perceptive. En submergeant la consommation par l'usage de techniques génératives appliquées indifféremment au numérique et à l'analogique, Capture subverti l'idéologie consumériste et la relation entre les désirs et les objets.
Publié à l'occasion de l'exposition « I'll be your mirror », Centre des arts d'Enghien-les-Bains, du 10 avril au 6 juillet 2014.
Après des études d'arts plastiques, de philosophie à la Sorbonne et de multimédia à l'ENSBA, Grégory Chatonsky (né en 1971 à Paris, vit et travaille à Paris et Montréal), artiste, chercheur à l'UNIGE et enseignant au sein de l'EUR ArTeC, a développé un travail autour d'Internet moins considéré comme une technologie instrumentale que comme un médium à part entière. Il est l'auteur du CD-Rom Mémoires de la déportation, prix Mobius 1998, du site de la Villa Médicis, du Centre Pompidou 2000 et du Mac/Val. Il a collaboré avec des cinéastes comme Jean-Paul Civeyrac et Arnaud des Pallières et mène parallèlement une activité théorique.
Il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives en France, au Canada et à l'étranger dont « France Electronique » à Toulouse, « Terre/mer/signal » au Rua Red de Dublin, « Imprimer le monde » en 2017 au Centre Pompidou, « Capture : Submersion » en 2016 à Arts Santa Mònica Barcelone, « La condition post-photographique » à Montréal, « Walkers: Hollywood afterlives in art » en 2015 au Museum of the Moving Image de New York, « Telofossils » en 2013 au Musée d'art contemporain de Taipei, « Erreur d'impression » en 2012 au Jeu de Paume.
Il a été en résidence à Abou Dhabi (2017), en Amazonie à Taluen (2017), Colab à Auckland (2016), Hangar à Barcelone (2016), IMAL (2015), Villa Kujoyama (2014), CdA Enghein-les-Bains (2013), MOCA Taipei (2012), 3331 Arts Chiyoda (2012), Xiyitang, Shanghai, (2011), Les Inclassables à Montréal (2003), Abbaye royale de Fontevraud (2002). Il a reçu le prix Audi Talents en 2018.
Il a fondé en 1994 Incident.net, l'un des premiers collectifs de Netart en France. Il a été professeur-invité au Fresnoy (2004-2005), à l'UQAM (2007-2014), est récipiendaire d'une chaire internationale de recherche à l'Université de Paris VIII (2015). Il est depuis 2017 artiste-chercheur à l'ENS Ulm et dirige un séminaire de recherche sur l'imagination artificielle et l'esthétique postdigitale.
Les technologies, et en particulier Internet, constituent pour Grégory Chatonsky une source importante de réflexion. Mettre en forme les paradoxes du réseau et les décalages entre ses flux technologiques et existentielles pourrait résumer une recherche qui se déploie sur plusieurs médiums : installation, vidéo, photographie, écriture, dessin et sculpture.
Ses œuvres pourraient évoquer des espaces infinis dans lesquels règne la fragmentation de l'attention. Le réseau devient un monde à part entière où les frontières entre la technique et l'être humain deviennent floues. Sa pratique tente de dessiner les contours d'un nouvel imaginaire dont l'invention serait technique et qui pourrait aller jusqu'à l'extinction de l'espèce humaine.
Contribution de Jean-Pierre Balpe.
 
paru en avril 2014
édition française
21 x 24,cm (broché)
268 pages (ill. coul.)
 
20.00
 
ISBN : 978-2-916639-34-5
EAN : 9782916639345
 
en stock


 haut de page