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La rançon du colonialismeLes surréalistes face aux mythes de la France coloniale (1919-1962)

La rançon du colonialisme Sophie Leclercq - La rançon du colonialisme
L'histoire de l'anticolonialisme radical des surréalistes : une avant-garde politique en même temps qu'esthétique et poétique.
De la guerre du Maroc en 1925 à la guerre d'Algérie, les surréalistes sont parmi les rares écrivains à réclamer, aux côtés de l'extrême gauche, « l'évacuation immédiate des colonies ». Fascinés par l'art « primitif » auquel ils tentent d'associer leur propre image, révoltés par l'ordre occidental, ils élaborent une poésie du Sauvage qui renverse les préjugés colonialistes. Orientaliste, leur écriture se veut aussi destruction d'une littérature ethnocentrique et coloniale. Mêlant jusqu'à les confondre la revendication anticoloniale et l'exaltation poétique de l'altérité, leur parti pris procède avant tout d'une esthétique de l'anticolonialisme. Le surréalisme se redécouvre ici à l'aune du paradigme colonial.
Si à l'heure des décolonisations, les intellectuels s'emparent de cette position politique, dans les années 1920, les surréalistes sont isolés lorsqu'ils s'insurgent contre la France coloniale. Dès lors, à l'avantgarde qu'ils incarnent dans le domaine esthétique et poétique, correspond une avant-garde politique caractérisée par la précocité et la radicalité de leur anticolonialisme. Fort de cette contestation, « la plus fondée du monde » selon André Breton, le mouvement surréaliste appartient pleinement à l'histoire de ceux qui refusèrent l'impérialisme.
Alors que le surréalisme a fait l'objet de nombreux ouvrages, peu se sont penchés de manière critique sur cette revendication politique. Aujourd'hui, les cultures extra-occidentales sont largement mises à l'honneur tandis que le passé colonial de la France fait l'objet d'un important travail mémoriel. Or, dès les années 1920, les surréalistes s'appropriaient déjà ces questions. L'histoire de leur anticolonialisme, indissociable de leur représentation poétique des non-Occidentaux, éclaire le présent de manière singulière.

« Une contribution importante à une sociologie et une histoire politique du surréalisme. »
Vincent Debaene, Gradhiva
Cet ouvrage est issu d'une thèse de doctorat soutenue au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.

Voir aussi, dans la même collection, Maureen Murphy : De l'imaginaire au muséeLes arts d'Afrique à Paris et à New York (1931-2006) ; Fabrice Flahutez : Nouveau monde et nouveau mytheMutations du surréalisme, de l'exil américain à l'« Écart absolu » (1941-1965).
Historienne, chercheuse associée au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines, Sophie Leclercq a travaillé pendant plusieurs années au département de la recherche et de l'enseignement du musée du quai Branly et a enseigné à l'Institut d'études politiques de Lille. Elle est depuis 2009 chef de projet pour les revues au Centre national de documentation pédagogique.
Préface de Jean-Yves Mollier.

Publié avec le Centre d'histoire de Sciences Po.
 
paru en septembre 2010
édition française
17 x 20 cm (broché)
448 pages (3 ill. n&b)
 
27.00
 
ISBN : 978-2-84066-329-4
EAN : 9782840663294
 
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