les presses du réel

The Drawer #08 – Le Banquet

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À table
Barbara Soyer & Sophie Toulouse
(p. 5)


Avec Le Banquet pour sujet, le dessin est à la fête dans le volume 8 de The Drawer. On y mange, on y boit, on y débat. Amour, beauté, nature morte et crustacés sont au menu de ce volume festif et jouissif, qui célèbre les fondamentaux du trait, de la pensée, de la représentation.
À la table de ce numéro, une vingtaine d'artistes bien vivants, toutes générations, nationalités et notoriétés confondues, et au moins autant de figures tutélaires disparues ont pris place.
Le jeune dessinateur français Matthieu Cossé, qui nous met l'eau et l'aquarelle à la bouche, le Néerlandais Joost Krijnen, qui sait capturer en trois coups de crayon un moment de liesse, le presque octogénaire Steve Gianakos, qui continue à faire tourner les têtes sur le papier, le Suisse Olaf Breuning, qui dessine joyeusement l'amour et la bombance, sont là.
Et puis il y a Platon bien sûr, qui trinque avec Marco Ferreri. Édouard Manet, qui devise avec Sébastien Stoskopff. Léonard de Vinci, qui occupe la place d'honneur. Et le regretté Richard Artschwager, pour qui la table de ce banquet, en marqueterie de marbres évidemment, a été spécialement dessinée et dressée.
Invités de marque de ce numéro, Florence et Daniel Guerlain ont également été conviés. Qui de mieux en effet pour célébrer le dessin que ce couple de collectionneurs passionnés et épicuriens, dont la donation au Musée national d'art moderne en 2012 fit l'événement ? En allant voir de près leur nouvelle collection,
qui se distingue par une certaine gravité, une vingtaine d'œuvres festives et vibrantes ont émergé. Les artistes Marcel Dzama, José María Sicilia, Shirley Jaffe sont, entre autres, de la partie.

Sur la table de ce numéro, il y a des fleurs, des fruits, des objets. De quoi contenter les ventres et les yeux, les amateurs de bonne chère et de nature morte. Des vases grecs ou pas. Des mises en bouche de l'âge de pierre (Sofia Borges), des oignons de printemps (Daniel Gordon), des poires joufflues (Nicolas Party), des sucreries olé olé (David Wolle), le monde entier (Adam Janes).
Et le goût dans tout ça ? Plutôt varié, mais affirmé. Le salé et le sucré, le bon et le mauvais goût se conjuguent dans l'allégresse. Le collège critique (Thomas Lévy-Lasne) qui clôt ce numéro appréciera.
Le résultat est un volume antique et pop, classique et graphique, un volume copieux qui exprime à plein son goût du trait et de la composition. Un volume qui porte un toast au dessin.


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