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Revue & Corrigée #102

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Edito


Surface écrite des pratiques sonores expérimentales, R&C s'est toujours considérée comme un recueil de témoignages de pensées en action, à travers des entretiens, des analyses, des enquêtes, des chroniques… pas forcément liés à l'actualité.
Expérimentales, dans l'idée que le processus de fabrication est souvent plus important que le résultat lui-même, ou dans cette volonté de rompre avec le cadre imposé par des siècles de solfège musical pour appréhender une nouvelle conception du phénomène sonore. Hors du cadre strictement musical également. Et donnant en priorité la parole aux acteurs mêmes de ces pratiques.
Ce numéro 102 – et 102 n'est pas neutre, puisque la revue est née d'une proposition d'Olivier Masson, à l'époque, il y a plus de 25 ans, fortement impliqué dans le lieu alternatif grenoblois du même nom – assume pleinement son rôle de passeur.
Christophe Taupin profite d'un concert pour rencontrer et interroger Rashad Becker, grand maître du mastering (déjà interrogé sur cette question dans le numéro 85 de la revue), mais également créateur d'une musique électronique où l'imaginaire jongle avec la tradition.
Didier Aschour nous raconte sa rencontre avec la musique de Catherine Lamb, élève de James Tenney et Michael Pisaro, qui explore le monde de la microtonalité et ses variations dans l'espace.
Wi Watt'heure.9 – net rubrique audio des Kristoff K.Roll, conçue et réalisée par Carole Rieussec – écoute Catherine Lamb : elle parle de l'ombre, elle joue des ombres. Trames enchevêtrées, sens immergé dans la matière du solo qu'elle a donné au Festival Sonorités le 8 octobre 2014. Elle est traduite et/ou interprétée par Angela Kent. En ligne le 19 décembre.
On sort du strictement sonore pour aborder la place de la vidéo dans le spectacle vivant, dans une contribution lumineuse de Jérémie Scheidler.
On continue de souffl er des bougies d'anniversaire avec l'équipe du Festival Sonorités qui allie texte et son dans une multitude de pratiques, et ce depuis dix ans.
Alan Courtis, avec sa simplicité et sa générosité décalées, nous conte ses aventures musicales avec des personnes dites handicapées ou défi cientes. Nombreux sont les artistes qui vont vers ces personnes souvent isolées ou cachées : nous espérons que ce témoignage sera le premier d'une série plus longue.
Et Jean-Léon Pallandre profite des pages de la revue pour interroger ses petits camarades de la compagnie Ouïe-Dire sur la notion de spectacle.
Passage également parce que ce numéro 102 voit le départ de deux piliers de la revue, Albert Durand, et moi-même. Un retrait, car après un quart de siècle, ça suffit, et qu'il est parfois important de laisser sa place pour que les choses tournent et changent, mais surtout continuent – et c'est cela le principal. Toute l'équipe de la revue continue, et certainement s'agrandira. Bienvenue à Barbara Dang qui assumera la lourde tâche de rédactrice en chef. Et c'est Lionel Palun et Bruno Fleurence qui assureront l'intendance.
Jérome Noetinger


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