les presses du réel

Revue & Corrigée #87

excerpt
Éditorial
(p. 1)


“C'est vraiment très intéressant !”
Christophe Bourseiller sur France–Musique

Vous tenez entre vos mains R&C dans une nouvelle mise en page. On vous avait déjà annoncé ce désir de transformation, aborder des pratiques expérimentales d'une façon moins classique en essayant d'accorder le fond et la forme.
Voici le premier jet d'un processus en cours de réalisation qui passera certainement par quelques impasses avant de trouver sa voie. Bref on expérimente et on est content de le faire.

À partir du trimestre prochain, agenda, infos et chroniques de disques seront déplacés vers le site web de la revue.
R&C est et restera une revue en papier mais il nous semble intéressant de multiplier les surfaces et certaines sont mieux adaptées que d'autres à l'hébergement de certains types d'information.

Le numéro 88 prévu pour le 21 juin sera lui aussi particulier car imaginé comme un hommage au do-it-yourself avec plus de 80 participants et chacun sa carte blanche sous la forme d'une page bref une division de la revue en plusieurs parties indépendantes et dont la réunion reconstituera un ensemble. Soit une partition ! Et ceci n'est pas un hasard puisque si les colonnes de 2010 furent marquées par les langages de programmation de traitement du signal audio, l'interaction, et leurs conséquences, nous avons choisi pour 2011 – et plus si affinités – d'aborder la partition.
La projection abstraite d'une pensée musicale, une transcription de caractéristiques acoustiques, un intermédiaire entre compositeur et interprète, une suite de pages devenue l'œuvre elle-même… autant de considérations et de rapports considérablement remis en cause depuis une centaine d'années.
Il sera question de Cornelius Cardew et de sa pièce graphique Treatise, de la partition dans la danse à travers le travail de Myriam Gourfink et d'autres chorégraphes, de la poésie sonore et des Text Sound Compositions, de la notation graphique dans l'interprétation de musiques électroacoustiques, de la conduction (avec par exemple le travail de Butch Morris, Olivier Benoit, Moe Staiano, etc.), du retour des compositions jouées par des improvisateurs, de sa place possible dans le travail avec l'image projetée, etc.

Pour débuter le sujet, Kasper T. Toeplitz nous raconte comment des compositeurs non acquis à la notation classique répondent à des commandes. Loin du signe et du langage mais ancrés dans l'écoute et la poésie. Dans un tel cadre, loin du classique, de l'académisme et des sentiers battus, on trouve aussi Das Synthetische Mischgewebe, à l'œuvre depuis 1982. Rencontre avec leur fondateur avant quelques dates en France dont celle au Festival Sonic Protest. Foutraque et festive, une rencontre musicale du 2 au 10 avril à ne pas louper.
Aurait-on pu y voir le Captain Beefheart ? La question ne se pose plus depuis la disparition de Don Van Vliet en décembre dernier. C'est le texte de Peter Gordon, écrit à la demande de Ned Sublette, qui nous a donné l'envie de cet hommage en questionnant différents musiciens.
Autre disparition, celle de Rolf Julius, artiste liant sonore et visuel dans des espaces imaginaires. Une notice biographique à défaut d'un entretien prévu mais jamais terminé.
Fermons la rubrique nécrologique avec le Compact Disc qui semble vivre ses dernières heures. Il n'était pas inutile d'en causer avec Jean-François Denis le boss de Diffusion i Média et de l'étiquette empreintes DIGITALes car son activité de producteur est née avec ce support qu'il remet aujourd'hui en cause.
Et pour finir, une traversée du Metal – d'un livre de magie noire à une marque d'amplificateur – un guide d'écoute et un liant générationnel.

Tout cela est effectivement très intéressant.


 top of page